Vendredi, 25 juillet 2025

Sports

Temps de lecture : 2 min 7 s

Martial Gobeil, 41 ans de passion et de fonte 

Janick Émond
Le 24 juillet 2025 — Modifié à 12 h 30 min le 24 juillet 2025
Par Janick Émond - Journaliste

Un chapitre marquant de la vie de Martial Gobeil se referme. Après 41 ans à veiller sur le Gym Énergie de Dolbeau-Mistassini, qu’il a lui-même fondé en 1983, l’homme de 70 ans a officiellement cédé son entreprise à Keven Gravel le 19 juin dernier. Et même si la transaction est complétée, le cœur, lui, met plus de temps à tourner la page. 

« La vente est officielle depuis un mois, mais pour moi, ce n’est pas encore complètement terminé. Quand tu as consacré autant d’années à une entreprise, tu ne fermes pas la lumière du jour au lendemain », confie-t-il. 

Pour Martial Gobeil, le gym a été bien plus qu’un lieu de travail. Il a été un mode de vie et une passion profonde.  

« Pendant 41 ans, ma vie c’était le gym. Même chez moi, même en dormant, j’y pensais toujours. »  

Aujourd’hui, il découvre doucement un sentiment de liberté. Il se dit enfin se sentir comme en vacances.  

Une décision émotive 

Cette décision de vendre son gym, il l’a prise avec lucidité, mais non sans déchirement.  

« J’ai 70 ans. À cet âge-là, il faut être honnête avec soi-même. Et la routine commençait à peser. Les mêmes visages, les mêmes horaires, les mêmes journées... Ça finit par user. » 

Trouver un repreneur sérieux n’était pas gagné d’avance, surtout dans une petite communauté. Mais lorsque Keven Gravel s’est montré intéressé, le lien s’est rapidement tissé.  

« C’est une bonne personne, motivée, respectueuse. Il veut faire les choses bien. Quand une opportunité comme ça se présente, tu ne peux pas la manquer. » 

Toujours impliqué 

Même s’il quitte la direction, Martial ne quitte pas les lieux pour autant. Il compte bien continuer à s’entraîner et à s’impliquer à sa manière. Il souhaite aussi accompagner des membres dans leurs programmes d'entraînement, une tâche qui lui tenait à cœur, mais qu’il n’avait jamais pu exercer pleinement à cause de la gestion. 

Une institution 

S’il peut aujourd’hui se permettre cette transition en douceur, c’est aussi parce qu’il laisse derrière lui un gym solide, reconnu, respecté.  

« On a su rester à jour. Chaque année, j’ajoutais une ou deux nouvelles machines. On s’est toujours adapté à la clientèle, en restant ouverts à tous les types de profils. »  

Sa relation privilégiée avec le président des équipements Atlantis a aussi été un atout majeur.  

Évolution de la clientèle 

Au fil des décennie, il a vu la clientèle se transformer sous ses yeux. D’un lieu fréquenté surtout par des hommes, le Gym Énergie est devenu un espace inclusif.  

« Aujourd’hui, on a autant de femmes que d’hommes, des jeunes, des aînés. Depuis la pandémie, il y a même eu un boom chez les jeunes. La mentalité face à l’entraînement a beaucoup changé aussi. » 

Avec humilité, Martial Gobeil regarde désormais vers l’avenir. Il rêve d’écrire un livre, pour raconter son histoire, ses années dans un club de moto, ses débuts dans l'entraînement à 16 ans, et les milliers de souvenirs liés à son gym.  

« J’ai vécu des choses hors du commun. J’ai des anecdotes à raconter, des leçons à partager. Ce serait une belle façon de transmettre tout ça. » 

 

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