Mercredi, 23 juillet 2025

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Tensions entre travailleurs forestiers et autochtones

Les élus de la région demandent à Québec d'agir

Vincent Pagé
Le 22 juillet 2025 — Modifié à 16 h 16 min le 22 juillet 2025
Par Vincent Pagé - Journaliste

Jugeant que la situation des blocages forestiers a « franchi un seuil inacceptable », 21 élus municipaux du Lac-Saint-Jean demandent une intervention immédiate du gouvernement du Québec afin de « rétablir la paix sociale et assurer la libre circulation sur les territoires forestiers ».

C’est dans une lettre ouverte transmise mardi en fin d’après-midi qu’une vingtaine d’élus des MRC de Maria-Chapdelaine et de Domaine-du-Roy ont pris parole pour réclamer une réponse « sans délai et concrète » du gouvernement du Québec.

« Nos municipalités entretiennent depuis des années des relations respectueuses et constructives avec les membres des Premières Nations et leurs représentants désignés. Ce dialogue constant est porteur d’avenir pour nos communautés respectives. C’est précisément parce que nous reconnaissons la valeur de ces liens que nous demandons aujourd’hui des solutions concrètes pour les préserver », peut-on lire.

Dans leur message, les élus signataires se disent sensibles aux revendications exprimées par les communautés autochtones, mais affirment que la population et les travailleurs de l’industrie forestière sont en droit d’accéder à leur lieu de travail et de pouvoir circuler « sans crainte ni entrave ».

« Nous réaffirmons notre engagement envers le dialogue et le respect des droits de chacun. Nous sommes prêts à collaborer, mais nous ne pouvons pas accepter que nos communautés soient prises en otage. »

Parmi les signataires de cette lettre, on retrouve notamment les préfets Luc Simard et Yannick Baillargeon, la mairesse d’Alma, Sylvie Beaumont, le maire de La Doré, Ghislain Laprise et le maire de Dolbeau-Mistassini, André Guy.

Toujours en cours

Au moment d’écrire ces lignes, le blocus de protestation qui a débuté dimanche à l’usine Domtar de La Doré est toujours en cours, alors que des travailleurs et citoyens se sont rassemblés afin de bloquer l’accès à l’avenue des Jardins et au rang Saint-Joseph, qui mènent à l’usine.

Ces protestations sont menées par le collectif autochtone Première Nation Mamo depuis quelques semaines à travers la province.  Ces « exercices de souveraineté ancestrale » sont organisés afin de protester contre le projet de loi 97 sur le régime forestier déposé de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.

La réforme du régime forestier actuel a été vivement critiqué par les communautés autochtones et les groupes environnementaux au cours des derniers mois. Ceux-ci dénoncent, entre autres, la trop grande liberté accordée aux compagnies forestières pour l’exploitation de la ressource et le manque de consultation.

Plus tôt dans la journée, l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) s’est retirée de la table de concertation du projet de loi à la suite de refus du gouvernement aux demandes des communautés.

En plus de l’usine de La Doré, les groupes autochtones se sont également déplacés du côté de Dolbeau-Mistassini et de Saint-Prime pour bloquer l’accès aux usines de Domtar. Un autre blocus a également eu lieu mardi dernier sur le passage ferroviaire à l’entrée du Domaine-Parent qui sépare la communauté de Mashteuiatsh et Saint-Prime.

De son côté, la Sûreté du Québec s’est rendue sur les lieux des différents barrages afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de débordements entre les deux parties.

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