Après que les mises en chantier aient atteint des sommets au Québec en 2021, les chiffres indiquent que le secteur de la construction résidentielle entame maintenant une courbe descendante. Une tendance à laquelle le Lac-Saint-Jean n’échappe pas.
« À l’échelle de la province, 2021 a été la meilleure année pour la construction résidentielle depuis 1987 », affirme Paul Cardinal, économiste et directeur du Service économique de l'Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).
À Alma, 149 mises en chantier ont été enregistrées en 2021, soit une hausse de 64% par rapport à 2020 selon des statistiques de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Une hausse de 37% a été constatée du côté de Saint-Félicien alors qu’on y a effectué la mise en chantier de 47 résidences.
Les chiffres sont toutefois demeurés plutôt stables à Roberval et à Dolbeau-Mistassini, où respectivement 23 et 21 nouvelles habitations ont vu le jour en 2021, ce qui représente de légères baisses de 4% et 5%.
Bien qu’il n’ait pas de données précises en ce qui a trait aux travaux de rénovation, Paul Cardinal laisse entendre qu’ils ont été particulièrement nombreux aussi l’an dernier.
Selon ce dernier, la construction résidentielle aurait en outre été stimulée par l’arrivée au Saguenay-Lac-Saint-Jean de 1405 nouveaux habitants entre juillet 2020 et juillet 2021, le meilleur solde migratoire de la région depuis au moins 20 ans.
Le vent tourne
La frénésie tend cependant à s’estomper depuis quelques mois. De fait, à Alma, seulement 6 mises en chantier ont été cumulées au premier trimestre de 2022, comparativement à 21 à pareille date en 2021.
Le constat est similaire à Saint-Félicien et à Dolbeau-Mistassini, avec respectivement deux et une seule mises en chantier depuis le début de 2022, tandis qu’aucune mise en chantier n’a été observée à Roberval.
Hausse de prix
La diminution des mises en chantiers et des travaux de rénovation est principalement attribuable à l’augmentation du coût des matériaux, avec au premier chef celui du bois d’œuvre, qui a bondi de 264% depuis le début de la pandémie.
À cela s’ajoute la hausse de prix de l’aluminium (100%), de l’acier (40%) et du gypse (30%).
La flambée du prix de l’essence a également un rôle à jouer alors qu’elle se reflète directement dans les coûts de transport, ajoute Paul Cardinal, précisant que la monté des taux hypothécaires, elle aussi, penchera dans la balance.
Les entrepreneurs débordés malgré tout
Malgré un certain ralentissement, les entrepreneurs de la région n’en demeurent pas moins débordés.
Comme le rappelle Paul Cardinal, plusieurs chantiers débutés en 2021 sont toujours en cours d’exécution à l’heure actuelle puisque « les délais de construction sont un peu plus longs à cause des problèmes d’approvisionnement. »
« Les délais vont être particulièrement longs pour ce qui est fait sur mesure, comme les portes et fenêtres, mais aussi dans les fermes de toit. »