Quelques heures. C’est le temps que les élus de Saint-Edmond-des-Plaines ont eu pour décider de l’avenir de leur église avant de rendre leur décision devant les citoyens en séance publique. Pour les conseillères démissionnaires Suzie Cantin et Josée Lavoie, ce dossier s’inscrit dans une « série de décisions non réfléchies, non documentées et prises sous pression », décisions qu’elles identifient comme l’une des causes de leur départ.
À Péribonka et Saint-Stanislas, les projets entourant les églises ont nécessité plusieurs années de travail de la part des élus et un montage financier rigoureux pour se concrétiser. Selon les deux femmes, ces critères seraient manquants dans la démarche de Saint-Edmond-des-Plaines.
« C’est un projet d’envergure qui nous est présenté le soir même, sans qu’aucun chiffre ne soit mentionné, et sur lequel on doit statuer en une rencontre. Devant les citoyens, la direction dit que des chiffres ont été donnés. Non, nous n’avons vu aucun chiffre qui pouvait supporter cette décision d’acheter l’église. Nous avons appris que des frais de 30 000 $ étaient impliqués pour réparer la brique de l’église en même temps que les citoyens, en lisant le journal », lance Suzie Cantin.
« D’avoir un projet pour l’église, c’est une bonne idée, mais il faut prendre le temps de le planifier et, surtout, de le calculer. Acheter une église, pour une municipalité, c’est un gros investissement. Ce sont des frais récurrents importants », ajoute Josée Lavoie.
Non seulement les élus n’auraient eu que très peu de temps et d’informations pour statuer sur l’achat de l’église, mais selon les dires des conseillères, le tout aurait été présenté par une ressource à l’emploi de la municipalité depuis moins de 24h.
« Quand nous en avons discuté l’hiver dernier, ce n’était pas dans les plans d’acheter l’église. À sa première journée, la nouvelle ressource nous rencontrait pour nous convaincre d’acheter l’église. En quelques heures, il était question de s’en porter acquéreur et d’y déménager notre projet garderie qui devait se faire dans la salle des loisirs. On nous dit que la décision doit être prise maintenant pour l’annoncer aux citoyens ce soir. »
Craintes pour l’avenir
Suzie Cantin et Josée Lavoie s’inquiètent pour l’avenir de la municipalité. C’est à contrecœur que les deux élues ont remis leur démission du conseil municipal.
« Le village me tient à cœur, mais je commence à avoir peur pour l’avenir. Les taxes ont augmenté et les citoyens sont déjà pris à la gorge. La population est vieillissante et les salaires n’augmentent pas pour ces personnes », affirme Suzie Cantin.
« C’est triste d’en être arrivé là. Nous sommes toutes deux natives de Saint-Edmond-des-Plaines. Je m’implique depuis toujours bénévolement sans compter mes heures pour ma municipalité et je suis fière d’avoir été conseillère pendant ces trois mandats », conclut Josée Lavoie.