Estimant que les propositions des partis politiques touchant les enjeux de l’industrie forestière sont absentes ou imprécises, le Syndicat des métallos pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et Chibougamau-Chapais souhaite la tenue rapide d’un sommet forestier qui devrait se tenir d’ici la fin mai.
En entrevue au Réveil en cette période électorale fédérale, Alexandre Fréchette, conseiller syndical pour les Métallos, affirme que les travailleurs qu’il représente et l’industrie forestière ont besoin de propositions concrètes pour faire face à la crise actuelle du bis d’oeuvre et celle appréhendée découlant de l’imposition supplémentaire de tarifs par les États-Unis.
La volonté des partis politiques pour favoriser la construction massive de nouveaux logements dans les prochaines années représente une opportunité incroyable. « C’est le moment de réfléchir pour sortir de la culture du deux par quatre. Il faut s’attarder à obtenir un meilleur retour sur investissement. Du deux par quatre, c’est payant et on coupe en embauchant de moins en moins de travailleurs. Il va falloir réfléchir deux coups à l’avance », déclare-t-il.
Le conseiller syndical constate lors de la campagne électorale actuelle que tous les politiciens se montrent favorable à aide l’industrie forestière, mais qu’aucune proposition précise n’a été mise de l’avant pour aider le secteur dans le futur. « C’est un peu comme dire que tout le monde aime la confiture, mais personne ne vient dire quelle sorte de confiture il aime », affirme-t-il de façon imagée.
Un tel effort de réflexion axé sur la diversification et la deuxième et troisième transformation de la forêt devrait impliquer les gouvernements au plan financier, y compris le fédéral, selon lui.
La tenue d’un sommet forestier, qui impliquerait la formation d’un comité consultatif capable de réunir des experts, des représentants de l’industrie et des syndicats pourraient faire jaillir des voies de solution pour assurer l’avenir de l’industrie, selon lui.
Dans les derniers mois, l’industrie forestière a dû faire face à des difficultés importantes qui se sont traduites par des réductions de personnel ou carrément par des fermetures temporaires ou périodes indéterminées de la scierie Arbec, de l’Ascension , Produits forestiers Petit-Paris de Saint-Luger-de-Milot et Boisaco.
Aluminium
M. Fréchette, qui, dans le passé a présidé le Syndicat des travailleurs de l’aluminium d’Alma, constate que les partis politiques ont peu à offrir dans leur discours outre le fait qu’il faut protéger l’industrie de la transformation de l’aluminium à la suite de la mise en place de tarifs douaniers par le président Trump. « On a dépassé la mi-campagne et on est dûs pour avoir plus de précisions dans les programmes. On attend un plan de match » affirme-t-il.
Au passage, M. Fréchette a mis en garde les partis politiques qui seraient tentés de proposer d’aider directement Rio Tinto qui bénéficie déjà d’importants avantages liés à la production d’aluminium primaire.