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Saint-Edmond-des-Plaines

Deux conseillères démissionnent : la gestion de la municipalité remise en question

Vincent Pagé
Le 20 novembre 2024 — Modifié à 16 h 00 min le 20 novembre 2024
Par Vincent Pagé - Journaliste

Prise de décisions sous pression et devant les citoyens, gestion financière hasardeuse et manque d’informations sur plusieurs dossiers importants, c’est le scénario décrit par Suzie Cantin et Josée Lavoie, deux conseillères municipales de Saint-Edmond-des-Plaines qui ont quitté leur poste au début du mois. Les deux femmes s’inquiètent pour la santé financière et l’avenir de leur municipalité.

Dans des lettres transmises au conseil municipal, les deux conseillères décrivent un malaise lié à la gestion actuelle de la municipalité. Qui plus est, elles affirment qu’elles « ne sentent plus qu’elles peuvent défendre les intérêts des citoyens dans le climat actuel ». Elles ajoutent que la prise de décisions « non réfléchies et non documentées » va à l’encontre de leurs valeurs.

« Ce que je déplore, c’est qu’on ne nous donne pas le temps de prendre de bonnes décisions éclairées. Je n’aime pas penser que les citoyens ont confiance en moi alors que certaines décisions me sont imposées à la dernière minute.  Après 11 ans au conseil municipal, j’ai appris que des décisions prises sur le vif, ce n’est jamais gagnant et je ne suis plus bien avec ce type d’administration », mentionne Josée Lavoie.

Par exemple, le conseil aurait débattu devant les citoyens en séance publique sur la répartition des sommes restantes du Programme de la taxe sur l'essence et de la contribution du Québec (TECQ). Une situation hors du commun qui ne permet pas aux élus d’effectuer leur travail adéquatement, toujours selon les ex-conseillères.

Le broyage de l’asphalte pour l’entretien de certaines rues est un autre exemple de la communication dysfonctionnelle au sein de la municipalité

« En démocratie, on ne gagne pas toujours. Parfois, on peut être en désaccord avec certaines choses, mais lorsque la majorité parle, on se rallie. Le problème pour moi, c’est la manière dont ces décisions sont prises. C’est un sous-comité qui prend cette décision et qui la présente ensuite en séance publique, sans que le reste du conseil ne soit mis au courant », poursuit Josée Lavoie.

Situation financière

En avril dernier, l’ancien directeur général de la municipalité Alexandre Pigeon remettait une lettre pour alerter le conseil de la situation financière précaire dans laquelle la municipalité se trouvait. Ce dernier a remis sa démission quelques semaines plus tard.

« M. Pigeon nous a prévenus que la situation financière de la municipalité était difficile. Après son départ, c’est comme si ça n’avait jamais existé. Tout d’un coup, nous étions devenus riches. Les projets abondent et on nous presse de prendre des décisions pour accélérer le processus, encore une fois en très peu de temps et sans pouvoir se baser sur des chiffres », mentionne Suzie Cantin.

« Dans ma carrière de gestionnaire, quand mon patron me demande ce que j’ai fait avec une somme d’argent, il faut que j’aie une réponse et que je puisse rendre des comptes. À mes yeux, les citoyens sont nos patrons et ils ont le droit de savoir ce qu’on fait avec leur argent » ajoute pour sa part Josée Lavoie.

 

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