Avec la situation économique actuelle qui est très hostile pour la relève agricole, les Entreprises Dufour ont la chance de disposer d’une bonne relève déjà en place. Andréanne Dufour a rejoint son père Dany et fait partie des actionnaires depuis 2021, ce qui marque un jalon important pour la famille Dufour.
« Pour nous, ç'a été une grosse étape. Nous avons dû revoir plusieurs choses à l’interne. L’agriculture est un secteur dans lequel il faut sortir son épingle du jeu. C’est dommage de voir les agriculteurs, qui sont des personnes super polyvalentes, être submergés par la situation économique et l’ajout constant de normes », indique Andréanne Dufour.
Malgré un contexte économique difficile, Andréanne Dufour n’a pas eu peur de rejoindre son père dans l’entreprise familiale. Pour elle, le fait de grandir dans le monde agricole représente une valeur qui dépasse les enjeux actuels.
« Je suis jeune et j’ai ma famille. Je suis dans le monde agricole depuis que je suis enfant. Ma vision, c’est que oui ce sont des charges de travail intenses, mais ça permet de laisser des acquis à nos enfants qui ne se donnent nulle part ailleurs. C’est un apprentissage important et ça forme des personnes polyvalentes », mentionne Andréanne Dufour.
Prix des terres
En plus de l’inflation des dernières années, l’industrie agricole est frappée par l' achat massif de terres agricoles en provenance de l’étranger, ce qui cause de la spéculation.
« Pour un producteur qui souhaite vivre de l’agriculture, il y a des terres actuellement qui se vendent à des prix qui sont invivables et impossibles à rentabiliser. Selon moi, ça ne devrait pas exister comme situation et la terre devrait être accessible aux producteurs », lance Dany Dufour.
Cette bulle spéculative rend presque impossible pour un producteur moyen d’acquérir des terres pour développer son entreprise.
« Nous faisons des calculs pour nos clients et on se fait demander ce qu'il faut cultiver pour être en mesure de payer le prix de la terre. Quand tu regardes l’ensemble des charges et les revenus que cela donne à la fin, tu te demandes comment certains font pour arriver. À part les spéculateurs, un producteur qui souhaite acheter une terre à ce prix va handicaper son entreprise pour être en mesure d’avoir une terre de plus. C’est triste de voir ça aller. »
En avril dernier, la MRC Maria-Chapdelaine signait avec l’Union des producteurs agricoles (UPA) un manifeste pour affirmer son soutien aux agriculteurs de la région, un signe encourageant de la prise au sérieux de la situation.