C’est le grand casse-tête de bien des nouveaux parents. Les places en garderie ne suffisent pas à répondre aux besoins dans la MRC de Maria-Chapdelaine et plusieurs personnes sont contraintes de retarder leur retour à l’emploi. Un enjeu de taille auquel s’attaque le milieu.

Un chantier « Enjeux de services de garde éducatifs à l’enfance Maria-Chapdelaine » qui réunit des partenaires de plusieurs horizons, incluant le ministère de la Famille, est au travail depuis le mois de février.

C’est que la situation est alarmante. Selon le dénombrement fait par ce comité, le taux de couverture dans la MRC serait d’autour de 60%. Les données de Statistiques Canada font état d’environ 1 000 enfants de 0-5 ans pour environ 600 places réparties sur le territoire.

« Nous avons été « challengés » par plusieurs parents qui nous ont dit qu’ils n’étaient pas capables de retourner au travail faute d’une place en garderie. En même temps, les chiffres du ministère ne concordent pas avec notre réalité. Eux se basent sur les enfants inscrits au portail 0-5 ans et dont le dossier est à jour. Nous devons démontrer au ministère que sa méthode n’est pas adéquate », explique Marion Barrault-Charles, conseillère en développement social à la MRC de Maria-Chapdelaine.

Les données du ministère sont en effet assez éloignées de la réalité observée dans le milieu. Le ministère prétend que le taux de couverture actuel est de 92% et qu’il sera de 94% d’ici 2026.

« En démontrant au ministère avec des chiffres à l’appui que le portrait est différent, nous aurons des leviers pour développer des projets. »

Malgré les efforts déployés dans les dernières années pour développer de nouvelles places, elles ne suffisent pas.

En 2023 uniquement, deux projets pilotes communautaires et une installation ont vu le jour pendant que six milieux familiaux cessaient leurs activités en raison de départ à la retraite ou réorientation de carrière. Au net, le milieu n’en ressort qu’avec seulement 15 places additionnelles.

Sondage

Pour tracer un portrait plus précis, le comité entreprend un sondage auprès des parents de jeunes de 0 à 5 ans. Il souhaite notamment documenter les difficultés de retour à l’emploi ainsi que les situations où un parent a carrément été dans l’impossibilité de retourner sur le marché du travail faute d’une place en garderie.

« Nous souhaitons tracer un portrait de l’offre qui soit à la fois quantitatif et qualitatif. Si nous avons des arguments d’ordre économique, nous avons vraiment un meilleur levier pour convaincre le ministère de nous appuyer. »

Les personnes qui souhaitent témoigner de leur réalité peuvent communiquer avec Marion Barrault-Charles auprès de la MRC de Maria-Chapdelaine.

Échéancier

Le comité espère pouvoir récolter les données dont il a besoin d’ici le début de janvier.

« Nous avons une rencontre de prévue à la mi-janvier où nous pourrons rencontrer un représentant du ministère de la Famille et dévoiler une partie de nos résultats. »

Avec le support adéquat, des projets pour de nouvelles places pourraient se concrétiser dans des délais raisonnables. Le Centre de services scolaire du Pays-des-Bleuets, qui siège au sein du comité, aurait démontré une certaine ouverture à rendre des locaux disponibles.

« On est conscient que c’est un dossier très complexe. D’une part, il est difficile de faire naître de nouvelles installations et d’autre part, le recrutement d’éducatrice est un défi. C’est un dossier à plusieurs volets, mais c’est très important pour notre milieu. »