L’implantation à Alma d’un bureau gouvernemental partagé (BGP) visant à accueillir des postes de fonctionnaire décentralisés vers les régions ne désavantagera pas le haut du lac, estime la députée de Roberval, Nancy Guillemette. Une affirmation qui ne convainc pas du tout les élus du haut du lac.
D’ailleurs, les élus de Maria-Chapdelaine ont à nouveau manifesté leur incompréhension via une résolution adoptée mercredi dernier où ils réclament la présence d’un BGP dans Maria-Chapdelaine.
« Le premier réflexe qu’ont les élus, je le comprends. Dans Maria-Chapdelaine, notamment, il est vrai que l’indice de dévitalisation est parmi les plus élevés au Québec, alors je comprends. Mais le choix d’Alma a été fait parce que c’est central, on choisissait en quelque sorte un code postal, mais tout le monde pourra avoir sa part », précise la députée de Roberval, Nancy Guillemette.
Celle-ci explique que le BGT vient avec un concept de rayon de 75 km au sein duquel les futurs employés devront habiter. Lesdits employés pourront pratiquer le télétravail et se rendre au bureau ponctuellement en semaine.
« Le choix du 75 km, c’est pour éviter que du télétravail se fasse à partir de Québec ou Montréal. Les gens vont devoir habiter la région et la position centrale d’Alma permettra à toute la région d’avoir sa part. »
Être attractif
Il appartient maintenant aux MRC et villes du haut du lac de se montrer attractives et de se démarquer afin que les fonctionnaires décentralisés s’y installent, affirme Nancy Guillemette.
« Maintenant, c’est à nous d’être attractifs, de nous donner une stratégie et les outils pour que les gens nous choisissent. Je pense qu’on a tout ce qu’il faut en termes de qualité de vie pour convaincre des gens de s’établir chez nous, mais il faut s’asseoir ensemble et offrir quelque chose qui démontrera que nous sommes un secteur qui peut être créatif et innovant. »
La députée estime que ce n’est pas l’optique d’un seul trajet par semaine vers Alma qui découragerait quelqu’un de s’installer dans le haut du lac.
[caption id="attachment_58176" align="alignright" width="444"] Des élus actuels et anciens se sont rassemblés la semaine dernière pour l’adoption d’une résolution réclamant un bureau gouvernemental partagé dans le milieu.[/caption]
MRC
De son côté, la MRC de Maria-Chapdelaine est loin d’être convaincue de l’orientation prise par le gouvernement du Québec.
« Les explications que l’on a reçues, pour moi, ça ne tient pas la route. Pour avoir parlé à l’attaché politique du premier ministre, les gens vont devoir se présenter au bureau deux fois par semaine. C’est complètement impensable de croire que les gens vont venir s’établir chez nous pour faire une heure de route à l’aller et au retour », soutient le préfet, Luc Simard.
Celui-ci n’est pas contre le fait qu’Alma ait son bureau, mais estime que le milieu doit avoir le sien. D’autant plus que l’argument de la centralité n’est pas une réalité dans d’autres régions, fait-il valoir.
Quels postes?
Quels types d’emplois de la fonction publique le territoire pourra-t-il récolter? Une analyse est en cours dans les différents ministères afin de cibler les postes qui pourront l’être, avec des cibles à atteindre.
« On parle de postes de professionnel et aussi de postes qui offrent un service direct à la population où on pourra rapprocher le service des citoyens. Une analyse est en cours et il n’y a pas que le gouvernement, mais 55 organisations publiques qui pourraient également décentraliser des postes. »